Fiscalité : demandez le programme
Pour Ségolène Royal, la fiscalité est d'abord un outil de justice sociale. Non seulement il n'est pas question de poursuivre la politique de baisse d'impôts, mais en plus la candidate du PS ne cache pas son intention - si elle l'emporte - de revenir sur les « cadeaux » accordés « aux plus riches » par le gouvernement actuel. Il reste que ce volontarisme a donné lieu à un vrai cafouillage, avec la sortie de François Hollande sur une taxation plus forte des revenus dépassant le seuil de 4 000 € mensuels par personne (lire ci-dessous). Certes, des salaires bien supérieurs à la moyenne, mais dont bénéficie aussi une part non négligeable des électeurs du PS : du coup, nombre de bobos séduits par Royal semblent refroidis et regardent désormais du côté de Bayrou. Plus largement, la gauche doit réussir à capter tant des classes moyennes qui se paupérisent que des classes populaires parfois tentées par les votes extrêmes. D'où l'embarras manifeste de l'équipe Royal, dont on ne connaît toujours pas le programme précis en matière de fiscalité. A gauche de la gauche, classiquement, la communiste Marie-George Buffet veut augmenter l'impôt sur le revenu jusqu'à 55 % et doubler l'ISF, et les antilibéraux approuvent la pétition « Pour la défense de l'impôt » lancée par le magazine « Alternatives économiques ». Les mesures annoncées à droite comme à gauche ont un coût (les uns et les autres s'accusant mutuellement d'irresponsabilité). Or, s'il y a bien une certitude, c'est que la marge de manoeuvre du futur (ou de la future) président est des plus réduites : la dette du pays s'élève à 1 200 milliards d'euros. Il est inconcevable de creuser encore le trou.
Posté par déglingo le 4 mars2007, extrait du parisien.(photo jeunepop87)